Résumé du cours d'aujourd'hui:
Les dents de la mer vient enterrer le Nouvel Hollywood, comme l'illustre de façon métaphorique la séquence d'ouverture:
une bande de jeunes tout droit sortis d'un film du Nouvel Hollywood vit une scène représentative de la période Hippie qui nourrit l'imaginaire et les écrans depuis 1968: sea, sex, drugs, and rock n'roll. Jusqu'ici tout va bien, on est bien dans les thèmes qui ont biberonné les réalisateurs de cette génération. Sauf que Spielbert le prend comme point de départ pour bien marquer le virage et la nouvelle donne: finis les beatniks, l'heure est à la pruderie (quand on veut du sexe hors du mariage, on finit dévorée), au manichéisme (pas de zone trouble comme pour les parias sympathique du Nouvel Hollywood, un très très méchant requin mange des enfants innocents), à l'efficacité et aux émotions extrêmes.
On le voit avec la scène de la plage, où Spielberg nous donne une véritable leçon de blockbuster:
1) récupérer le plus possible à Hitchcock:
- le suspense, avec multiplication des indices
- le spectaculaire, avec les moments de brio technique (lentille à double focale, travelling compensé) aux moments clef
- le rôle émotionnel de la musique aux moments clefs (musique bien inspirée par celle de Psycho d'ailleurs)
2) suivre les règles fondamentales de la dramaturgie:
- la montée de la tension par paliers (avec pauses comiques et montées brusques d'angoisses: enfant qui veut rester dans l'eau, fausses alertes, chien qui disparaît ...) jusqu'au bouquet (de sang) final et la redescente brusque dans le pathos
- l'investissement affectif, qui mêle le devoir de Shériff à l'inquiétude paternelle: alliage repris à Racine, qui double toujours l'intrigue politique d'une intrigue affective, mais aussi à Corneille, puisqu'ici ce doublon devient dilemme cornélien (si le shérif interdit à ses enfants de se baigner, il crée la panique.) D'où la présence constante de ses enfants dans le plan, comme une charge anxiogène de plus)
3) Convoquer le plus possible d'émotions (rire - peur - surprise - horreur - pathos) en même temps et le plus fortement possible.
Et voilà comment Hollywood se remit à frissonner au lieu de penser...
Mardi:
tournez!
il n'y aura plus que vendredi pour s'occuper du son, alors il faut y aller!
la semaine prochaine, nous aurons Dominique Cabrera pour regarder ensemble vos films.
Jeudi, rendez-vous zoom autour de la post-modernité.
Les dents de la mer vient enterrer le Nouvel Hollywood, comme l'illustre de façon métaphorique la séquence d'ouverture:
une bande de jeunes tout droit sortis d'un film du Nouvel Hollywood vit une scène représentative de la période Hippie qui nourrit l'imaginaire et les écrans depuis 1968: sea, sex, drugs, and rock n'roll. Jusqu'ici tout va bien, on est bien dans les thèmes qui ont biberonné les réalisateurs de cette génération. Sauf que Spielbert le prend comme point de départ pour bien marquer le virage et la nouvelle donne: finis les beatniks, l'heure est à la pruderie (quand on veut du sexe hors du mariage, on finit dévorée), au manichéisme (pas de zone trouble comme pour les parias sympathique du Nouvel Hollywood, un très très méchant requin mange des enfants innocents), à l'efficacité et aux émotions extrêmes.
On le voit avec la scène de la plage, où Spielberg nous donne une véritable leçon de blockbuster:
1) récupérer le plus possible à Hitchcock:
- le suspense, avec multiplication des indices
- le spectaculaire, avec les moments de brio technique (lentille à double focale, travelling compensé) aux moments clef
- le rôle émotionnel de la musique aux moments clefs (musique bien inspirée par celle de Psycho d'ailleurs)
2) suivre les règles fondamentales de la dramaturgie:
- la montée de la tension par paliers (avec pauses comiques et montées brusques d'angoisses: enfant qui veut rester dans l'eau, fausses alertes, chien qui disparaît ...) jusqu'au bouquet (de sang) final et la redescente brusque dans le pathos
- l'investissement affectif, qui mêle le devoir de Shériff à l'inquiétude paternelle: alliage repris à Racine, qui double toujours l'intrigue politique d'une intrigue affective, mais aussi à Corneille, puisqu'ici ce doublon devient dilemme cornélien (si le shérif interdit à ses enfants de se baigner, il crée la panique.) D'où la présence constante de ses enfants dans le plan, comme une charge anxiogène de plus)
3) Convoquer le plus possible d'émotions (rire - peur - surprise - horreur - pathos) en même temps et le plus fortement possible.
Et voilà comment Hollywood se remit à frissonner au lieu de penser...
Mardi:
tournez!
il n'y aura plus que vendredi pour s'occuper du son, alors il faut y aller!
la semaine prochaine, nous aurons Dominique Cabrera pour regarder ensemble vos films.
Jeudi, rendez-vous zoom autour de la post-modernité.
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