SPÉ: cours du mercredi 25 mars

Alors, retour sur le cours de lundi:

Une seule personne a répondu à toutes mes questions...


 Les autres sont manifestement en confinement cérébral. Du coup, il a reçu le super cadeau bonux, vous n'imaginez pas son bonheur!!!

Comme lui (et moi) nous sommes sympa, on vous met les réponses. Mais attention, hein, la prochaine fois, les réponses seront uniquement pour les participants!
et comme il est le seul à avoir répondu à la dernière question, aujourd'hui notre animal totem sera la tortue, qui vous signalera les questions aux quelles personne ne répondra 😔😢

"Au fait, quel est le rapport entre votre situation et les nouvelles vagues? en quoi peuvent-elles vous être utiles pour créer?

Je pense que c'est le fait que nous soyons confinés, avec à porter de main du matériel amateur, seulement nos idées et notre créativité et notre envie de créer qui nous rapproches autant de la nouvelle vague. On est en quelque sorte coincé, et cette situation va tous nous obliger à ouvrir les yeux et à nous dépatouiller pour déborder d'originalité et créer un court métrage en temps de crise. 
Exactement, mon cher Léo! La Nouvelle Vague a été forcée d'inventer et d'innover en partie pour des raisons pratiques: manque d'argent, donc production maison, matériel petit, et donc maléable, et surtout par de studio, donc extérieur, pas de star etc.



Le mari d'Agnès Varda est Jacques Demy, et tout ce beau monde fait partie avec Chris Marker de la rive gauche ... eh oui! Je ne sais pas si j'ai déjà eu l'occasion de vous parler de Jacques Demy? en tous cas lui et ses potes sont appelés la rive gauche quand les jeunes loups de la Nouvelle Vague sont plutôt rive droite. Pour les raisons politiques, je vous laisse creuser la géographie parisienne, ça vous donnera l'occasion d'appeler votre vieille tante à Paris et de profiter de cette période pour resserrer le lien familial.

et pour le plaisir, une petite vidéo d'un film de ? 🐢🐢🐢🐢🐢🐢🐢🐢🐢


Enfin, la visite au musée dans Hiroshima mon amour se rapproche du travail de montage d'archives pour plusieurs raisons. Pour commencer, le musée est le symbole de la mémoire, mais surtout des archives : C'est l'une des meilleurs façon de voir des documents d'époque, des photos, des écrits ou des pièces rares. Puisque, comme dit par la femme dans le film, le musée est rempli d'images et d'éléments fixes, on se retrouve également très proche du rôle des images d'archives. Ensuite, Alain Resnais reste dans un montage d'archive car il utilise à la fois des plans fixes et de légers panoramiques ou travellings pour nous présenter toute sortes de photos et d'objets issus de Hiroshima.
Sauf qu'avec la visite du musée, le spectateur est plongé avec la femme dans une visite. Les plans semblent venir des souvenirs de la femme, le tout étant filmé en plan subjectif. Cela nous permet de nous projeter dans le film et d'être au plus proche des archives, aux cotés de la femme.




Mais qu'il est fort ce Léo!!!
C'est exactement ça.
et
Merci aussi à Line, grâce à qui vous allez pouvoir voir Hiroshima mon amour en entier, sur ce lien:

https://vimeo.com/channels/868273/117987724
de 8 à 11 minutes vous pourrez voir l'extrait que je voulais montrer au début, qui est le vrai montage d'archives du film. Je ne l'avais pas trouvé sur youtube et m'étais donc contentée du début. Mais ce semblant de montage d'archives dans le musée introduit une vraie séquence documentaire (à ceci près que la voix de la femme raccroche ces images à la fiction). ça vous rappellera d'ailleurs 200 000 fantômes, sur lequel j'aimerais avoir votre sentiment. 🐢🐢🐢🐢


 4) La nouvelle vague et le montage




Donc, pour terminer notre survol de la Nouvelle Vague, j'ai décidé de me concentrer sur la question du montage.
Si vous lisez cet extrait de l' Encyclopédie Universalis
"En 1958-1959, À bout de souffle, de Jean-Luc Godard, et Hiroshima mon amour, d'Alain Resnais, ont proposé une autre conception du montage, plus conforme à celles de Rossellini qu'à celles d'Eisenstein : un montage ouvert aux aléas du réel, qui ne nie pas les contradictions mais les renforce, qui ne cherche pas à faire sens, à imposer une signification (une idéologie) mais à désigner, dans leurs manifestations les plus infimes, les béances de sens de la réalité, voire son « insignifiance » fondamentale. Le montage ne vise pas à « informer » – dans tous les sens du mot – le réel, mais à en manifester les formes, voire les déformations. Welles, encore, en a fait ironiquement la théorie dans Vérités et Mensonges (1974), et Godard l'utilise dans ses Histoire(s) du cinéma. Le montage ne consiste plus à serrer les boulons dans la phase terminale du film, mais à « jouer », au sens ludique du terme comme au sens mécanique (laisser du jeu dans les rouages du film). Cette révolution de la fonction du montage correspond à l'évolution de « l'image-mouvement » à « l'image-temps » telle que la pense Gilles Deleuze. Le montage ne renforce plus le lien entre l'homme, le film et le monde ; il prend acte de leur séparation et en accentue les failles."

vous constatez que la question majeure de la nouvelle vague c'est l'autonomie du spectateur, qui n'est plus capté par le film, mais gardé à distance et la tête froide. Un procédé dont je vous ai parlé dernièrement fait partie de cette entreprise de destruction du quatrième mur: lequel?🐢🐢🐢🐢🐢

🐢Illustrez la dernière phrase à partir des exemples ci-dessous:

A bout de souffle
https://www.youtube.com/watch?v=1KUVwKp6MDI

Les 400 coups
https://www.youtube.com/watch?v=h9Qd-ZvyJyg

Adieu Philippine
https://www.youtube.com/watch?v=1gpJG0MlzfA

🐢🐢que remarquez-vous concernant le montage?🐢🐢
🐢🐢en quoi cela participe-t-il à déconstruire l'identification du spectateur et à favoriser sa liberté de penser?🐢🐢

les réponses seront données quand j'aurai obtenu au moins dix participations 😝

Commentaires

  1. on doit vous envoyer nos réponses par mail ?

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  2. commentaire, c'est mieux, tout le monde verra. sinon mail

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  3. Bonjour à tous,
    pour l'extrait du film, à l'esthétique j'ai directement pensé à Jacques Demy. J'ai donc fais une petite recherche, c'est un extrait des Demoiselles de Rochefort !
    Ensuite, 200000 fantômes est très intéressant, il m'a fait penser à un court métrage que j'avais visionné il y a 2 ans qui s'appelait " Ghost Tokyo ", je ne retrouve malheureusement pas le lien... Mais d'après mes souvenirs, le réalisateur avait utilisé des images d'archives sur différents endroits de la ville, et avait réinventé des extensions à des bâtiments mythiques qui auraient dû exister s' il n'y avait pas eu le séisme dans les années 1920. Pour revenir sur 200 000 fantômes, j'ai bien aimer la façon dont ce bâtiment prend vie grâce à des images d'archives. Ces images sont même parfois très brutales. A la fin la fréquence des images accélère, donne naissance à un nouveau tempo. On peut donc repenser à la Jetée où le même phénomène est produit à la fin . Pour moi, le mot "fantômes" est en partie relié au fait qu'à travers ces images, on se retrouve perdu dans plusieurs dimensions, projeté à la fois dans le passé, le présent et le futur. Ce court métrage est intemporel malgré le faite que ces photographies retracent l'Histoire et l'histoire du bâtiment et de son entourage.
    Pour finir, je pense que le procédé qui contribue à la destruction du 4ème mur est l'image-temps, associé à l'image mouvement. En effet cela permet au spectateur de prendre le temps de contempler, de penser au monde réel et de prendre peut être position.
    Bonne journée à tous,

    Sarah e. 😊

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    1. Très intéressant, bravo à toi :)

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